Arpenteur et ingénieur, Dawson se joint à
l'expédition canadienne devant mener à
la rivière Rouge et à la découverte
d'un itinéraire « passant entièrement
en territoire britannique » à travers le
terrain difficile qui relie le lac Supérieur
(Thunder Bay) à la Rouge. Le prolongement de
cet itinéraire jusqu'à l'océan
Pacifique revêt une importance secondaire. Cette
carte, et le texte qui l'accompagne, publiés
à Toronto dans le rapport final de Dawson, montrent
ce que l'on croyait être l'itinéraire le
plus accessible pour traverser les Prairies.
La route de Dawson jusqu'à la rivière
Rouge (indiquée en rouge) suit un itinéraire
de canotage traditionnel d'abord utilisé par
les voyageurs de la Compagnie du Nord-Ouest.
Dix ans après la publication de cette carte,
le gouvernement fédéral engage Dawson
afin d'entreprendre la construction d'une route, qu'Ottawa
considère comme un projet de création
d'emplois artificiels pour les résidants de
la région de la rivière Rouge, dont
les récoltes ont été déficitaires
pendant plusieurs années. En fait, on n'embauche
pour ce projet que les résidants qui ont de
solides liens avec l'Est (les expansionnistes ontariens
récemment arrivés).
On va finalement appeler la route Dawson (et parfois
la route de Thunder Bay) cet itinéraire de
120 kilomètres, qui est en partie terrestre
et en partie maritime. Puisqu'il faut environ un mois
aux voyageurs pour franchir les 70 portages de l'itinéraire,
la plupart préfèrent l'éviter
complètement et emprunter l'itinéraire
entièrement maritime (par bateau à vapeur),
plus rapide et plus facile, passant par Duluth, au
Minnesota.
Le projet de construction soulève certains
soupçons chez les Métis de la rivière
Rouge, qui le perçoivent comme une intrusion
du Canada sur leurs terres et dans leurs affaires
(la région de la rivière Rouge fait
alors encore partie de la Terre de Rupert). Avant
l'achèvement de la route Dawson, les troupes
canadiennes l'empruntent durant la marche de 1870
pour aller étouffer la Rébellion de
la rivière Rouge.
La route Dawson tombe en désuétude
après l'achèvement du chemin de fer
du Canadien Pacifique au milieu des années
1880.