Une fois la Rébellion de la
rivière Rouge réprimée,
le gouvernement du Canada se charge
de la tâche encore plus difficile
de doter l'Ouest d'une identité
« canadienne ». Dès
l'adhésion de cette région
à la Confédération
avec le transfert de la Terre de Rupert,
Ottawa prévoit une colonisation
ordonnée de l'Ouest sous le
contrôle direct de l'administration
fédérale. Il faut
régler les revendications
des Autochtones, faire l'arpentage
des lots
de colonisation, construire un
réseau de transport
et implanter solidement un système
de maintien de l'ordre avant l'arrivée
en masse d'immigrants
européens et américains.
Le processus de colonisation doit
être entièrement administré
par un nouvel organisme gouvernemental,
le ministère de l'Intérieur,
qui est dirigé, au début,
par le premier ministre John A. Macdonald.
Détail intéressant,
durant le processus de colonisation,
le gouvernement fédéral
- tant conservateur que libéral
- ne met jamais en place de mécanisme
permettant à l'Ouest de passer
graduellement d'une administration
territoriale contrôlée
par Ottawa à une administration
provinciale sous contrôle local.
Selon l'historien John Thompson, le
gouvernement fédéral
ne veut aucune ingérence locale
gênante dans son projet de canadianisation
des Prairies.
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