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La côte de l'Atlantique

Pour qui connaît l'Atlantique Nord, l'île de Sable est synonyme de naufrages et d'accidents. Cette petite île en forme de croissant située à 300 kilomètres au sud-est de la Nouvelle-Écosse a été le théâtre de centaines de naufrages, dont le premier est survenu au seizième siècle et le dernier, voilà une soixantaine d'années. Un grand nombre d'autres naufrages n'ont sans doute jamais été documentés. L'île, dont la longueur ne dépasse pas 40 ou 50 kilomètres et qui mesure moins de 2 kilomètres de large, s'étend près des routes à grande circulation maritime qui desservent la côte de l'Amérique du Nord. Ces eaux trompeuses et agitées ont pris la vie de marins et d'immigrants avec une désolante régularité. Le brouillard ensevelit souvent l'île, qu'entourent de dangereux courants.

Tandis qu'au dix-huitième siècle la navigation entre l'Europe, Halifax et de nombreux ports américains s'accroît, on évite l'île le plus possible. Cependant, à une époque où l'on ne peut localiser un emplacement avec exactitude, les bateaux s'échouent souvent sur des bancs de sable et sombrent, emportés par des vagues violentes. L'île n'offrant que peu ou pas d'abri, ceux qui survivent à un naufrage ne peuvent espérer être secourus sur ce doigt de terre éloigné mais tristement célèbre. Des centaines d'hommes, de femmes et d'enfants y ont péri, en si grand nombre qu'il est impossible de compter les victimes.

En 1801, le gouvernement britannique fonde le Sable Island Humane Establishment, un établissement de sauvetage des naufragés, qui compte un petit nombre de résidants permanents. Si ces derniers ne peuvent empêcher les naufrages, leur présence donne aux survivants une chance d'être secourus et de pouvoir retourner sur le continent. Le gouvernement canadien assume, en 1867, la responsabilité de cet établissement, et peu après on construit deux phares sur l'île. Des bateaux du gouvernement font régulièrement escale sur l'île, et dans les années 1890, grâce à l'installation de lignes téléphoniques, les communications intérieures s'améliorent. De ce fait, les équipes de secours et les gardiens de phares peuvent coordonner leurs recherches et leurs opérations de sauvetage. L'amélioration de l'équipement destiné à la navigation réduit la fréquence des naufrages, et les membres de l'équipe de secours en place prennent soin de ceux qui s'échouent sur l'île. Toutefois, les accidents maritimes et les pertes en vies humaines continuent d'être un état de fait tout au long de la seconde moitié du dix-neuvième siècle, même si l'on apprivoise peu à peu les eaux dangereuses de l'île de Sable, qui ont longtemps constitué un péril pour les navires. Après la Première Guerre mondiale, de moins en moins de bateaux s'échouent sur l'île. Le dernier accident grave survient dans les années 1940. À la fin des années 1950, le gouvernement ferme l'établissement de sauvetage des naufragés, et les gardiens de phares qui y résident sont remplacés par des systèmes automatisés. La technologie moderne permet aujourd'hui aux navires d'éviter l'île et ses bancs de sable fatals.

Shipwreck InvestigationsL'île de Sable est un banc de sable mouvant, dont la taille et la forme sont constamment modifiées par les eaux qui l'entourent. Si la longueur de l'île ne dépasse pas 40 kilomètres, les bancs de sable s'étendent, tels des tentacules, sur près de 30 kilomètres ou plus, d'est en ouest. L'île est aujourd'hui reconnue comme un sanctuaire de chevaux sauvages (apportés sur l'île au début du dix-neuvième siècle) et pour sa faune et sa flore fascinantes. Mais elle restera toujours le cimetière marin de l'Atlantique Nord, le lieu où gisent de multiples bateaux, où ont péri une foule d'hommes, de femmes et d'enfants dont le destin s'est accompli sur ses rivages sablonneux.

Références

Appleton, Thomas E. Usque ad Mare: A History of the Canadian Coast Guard and Marine Services, Ottawa, Imprimeur de la Reine, 1969.

Armstrong, Bruce. Sable Island: Nova Scotia's Mysterious Island of Sand, Toronto, Doubleday Canada, 1981.

Campbell, Lyall. Sable Island Shipwrecks: Disaster and Survival at the North Atlantic Graveyard, Halifax, Nimbus Publishing, 1994.

De Villiers, Marq, et Shirley Hirtle. A Dune Adrift: The Strange Origins and Curious History of Sable Island, Toronto, McClelland and Stewart, 2004.

Industrie Canada. Île de Sable, Programme des collections numérisées du Canada.
http://epe.lac-bac.gc.ca/100/205/301/ic/cdc/sableisland/default.htm
(consulté le 1er décembre 2005).