APPENDICE VI^*

[529]

D'autre part, le pourcentage d'enregistrements et transcriptions que diffusent les postes privés de tous les groupes varie d'un minimum (en chiffres ronds) de 40 p.100 à un maximum (pour deux groupes) de 64 p. 100. Ici encore, les chiffres seuls ne révèlent pas les raisons de l'écart ainsi constaté entre les émissions des postes appartenant à Radio-Canada et celles des postes privés faisant partie de groupes comparables.

ÉMISSIONS COMPOSÉES DE TRANSCRIPTIONS PROVENANT DES ÉTATS-UNIS

a) de l'ouverture à la fermeture;
b) de 6 à 11 heures du soir.

[530]

C'est d'emblée par l'emploi de transcriptions que le gros des émissions en provenance des États-Unis (autres que celles entendues directement des postes américains) atteint les auditeurs canadiens. Le tableau précédent indique la proportion de ces émissions que diffusent les postes des groupes A et B. Les chiffres indiquent les pourcentages du temps total de diffusion.  

Notes et commentaires :

On se rappelle (1) qu'un pourcentage très considérable d'émissions enregistrées consiste en musique, surtout du genre populaire, (2) que, sur les onze groupes de postes faisant l'objet de notre étude, quatre consacrent environ la moitié et deux, environ les deux tiers du total de leur temps de diffusion aux enregistrements et transcriptions. Cela semblerait indiquer (sous réserve d'un certain rajustement dû aux émissions de disques de fabrication autre qu'américaine) que l'infiltration probable des émissions en provenance des États-Unis mérite qu'on s'y arrête.

La proportion élevée de musique populaire dont se composent les émissions de disques aussi bien que de transcriptions porte à croire qu'en ce qui concerne les groupes de postes faisant l'objet de notre analyse, la musique populaire constitue la principale denrée d'exportation des États-Unis au Canada.  

6. ÉMISSIONS COMMERCIALES ET COMPLÉMENTAIRES.

Notes et commentaires :

[531]

ÉMISSIONS COMMERCIALES ET COMPLÉMENTAIRES EXPRIMÉES EN POURCENTAGES DU TOTAL DES HEURES D'ÉMISSION *

*L'établissement de la moyenne de ces émissions pour chaque poste tend encore une fois à fausser la véritable perspective du tableau. En effet, les heures de fonctionnement des postes varient de quelques heures par jour, jusqu'à un service ininterrompu de vingt-quatre heures par jour. L'inclusion des postes qui restent ouverts toute la nuit, période durant laquelle les commanditaires sont très rares, réduit sensiblement la proportion véritable des émissions commanditées durant les heures d'écoute importantes.

7. NOUVELLES-ÉCLAIRS

Si l'on cherche à établir la proportion totale de la réclame commerciale sur nos ondes, la prudence s'impose dans l'interprétation de ces chiffres, étant donné qu'ils ne tiennent pas compte de réclames-éclairs passées pendant bien des émissions classées parmi les émissions complémentaires.

[532]

L'analyse des réponses au questionnaire porte à croire que nos divers correspondants ont interprété de façon bien différente la distinction établie entre les émissions commerciales et les émissions complémentaires. Certains de ces postes avaient classé dans la catégorie
« commerciale » des émissions qui, sans être commanditées, comportaient des réclames-éclairs. Il semble manifeste, cependant, que la majorité des postes classaient ces émissions dans la catégorie « complémentaire », malgré l'introduction des réclames-éclairs. La proportion de la réclame est donc, sans contredit, plus élevée aux postes privés affiliés que ne l'indiquent les chiffres cités ci-dessus. C'est ce que démontre l'analyse suivante. Le tableau qui suit indique la proportion moyenne de réclames-éclairs (les signaux horaires, les prévisions météorologiques et les communications d'intérêt public de caractère non commercial étant exclus).

PROPORTION DES RÉCLAMES-ÉCLAIRS

Notes et commentaires :

Les règlements de Radio-Canada interdisent à tout poste de diffuser des réclames-éclairs entre 7 h. 30 et 11 heures du soir ou à toute heure le dimanche. (On fait une exception dans le cas des signaux horaires et des prévisions météorologiques, là où le speaker ne fait que mentionner le nom du commanditaire.) Si l'on fixe la période de diffusion moyenne de chaque poste à dix-sept heures par jour, la période effective pendant laquelle il faut calculer la proportion des réclames-éclairs s'établirait donc à quatre-vingt-une heures.  

Il faut opérer un rajustement, à cause des signaux horaires et des prévisions météorologiques autorisés et commandités, durant les périodes réservées. (D'autre part, un rajustement s'impose à cause des émissions commanditées durant lesquelles le commanditaire ne permet pas l'inclusion de réclames-éclairs). D'après le calcul établi, le tableau ci-dessus et une analyse plus approfondie des réponses individuelles au questionnaire permettent de constater les faits suivants:

[533]

Le tableau donné ci-dessous indique le nombre des communications diffusées dans l'intérêt public. Les réponses au questionnaire ne fournissaient aucun indice de la quantité de temps consacré à de tels communiqués, ni des variations qu'ils peuvent accuser. L'absence totale de communiqués d'intérêt public à un poste privé du groupe B, réseau transcanadien, constituait (d'après la réponse fournie au questionnaire) une exception de la semaine particulière choisie en vue de l'analyse.

NOMBRE DES NOUVELLES-ÉCLAIRS NON COMMERCIALES
D'INTÉRÊT PUBLIC

[534]

Nous avons jusqu'ici examiné les caractéristiques des postes qui concourent à la diffusion en réseau dans la mesure où elles se rattachent au total des émissions. Il nous a paru utile d'examiner aussi ces groupes de postes quant à leur production durant les principales heures de la soirée, au moment où vraisemblablement ils réunissent leur auditoire le plus nombreux. Quelles sont les caractéristiques de la radiodiffusion durant la soirée et comment, si différence il y a, celle-ci diffère-t-elle de celle de toute la journée ?  

Nous commencerons tout d'abord par établir une comparaison entre les pourcentages du temps consacré par les postes du groupe A et du groupe B*, de chacun des trois réseaux, à

COMPARAISON, EN FONCTION DU GENRE D'ÉMISSIONS, DU PROGRAMME DE TOUTE LA JOURNÉE ET DE CELUI DE 6 À 11 HEURES DU SOIR ‡

‡Il faut tenir compte de ce que les services du réseau national ne sont disponibles qu'entre 7 h. 30 et 11 h. 15 du soir.

Notes et commentaires :

*Nous n'avons pas inclus les postes de base, car nous avons supposé que leur tâche principale, surtout durant la soirée, consiste à fournir un débouché aux émissions de réseau, à tel point qu'ils se distinguent, du point de vue fonction, des postes du groupe A et du groupe B qui peuvent prendre un plus grand nombre d'initiatives individuelles. † L'acceptation des émissions de réseau se mesure ici en pourcentage des heures totales d'émission. Aux fins de la comparaison entre la diffusion durant la soirée et durant toute la journée, il n'a pas paru nécessaire d'adopter la norme de comparaison employée antérieurement, c'est-à-dire l'acceptation calculée en fonction des émissions accessibles.

[535]

[536]

ÉMISSIONS D'ORIGINE AMÉRICAINE EXPRIMÉES EN POURCENTAGES
DE LA PÉRIODE TOTALE COMPRISE ENTRE 6 ET 11 HEURES DU SOIR

Notes et commentaires:

Les émissions en provenance des États-Unis sont rares au réseau français, ce qui se comprend facilement étant donné la différence de langue. Elles consistaient en deux concerts et en deux émissions de théâtre.

Dans deux groupes (postes privés du groupe A, réseau transcanadien, et postes privés du groupe B, réseau national), les émissions de transcriptions en provenance des États-Unis seulement s'établissaient en moyenne au quart environ de la période du soir.  

Ces émissions n'atteignaient en moyenne que 10 p. 100 environ de la même période chez les trois autres groupes de postes.  

Le pourcentage total des heures de la soirée consacrées aux émissions en provenance des États-Unis (le réseau français excepté) variait d'un minimum de 15.6 p. 100 (postes du groupe A de Radio-Canada, réseau transcanadien) à un maximum de 31.3 p. 100 (postes privés du groupe A, réseau transcanadien).  

Le pourcentage moyen pour tous les postes privés affiliés aux réseaux transcanadien et national s'établissait à 25.9 p. 100, c'est-à-dire à plus du quart de la période comprise entre 6 et 11 heures du soir.  

Les transcriptions d'origine américaine que diffusaient les réseaux transcanadien et national consistaient généralement en musique (surtout populaire), les émissions religieuses se plaçant assez loin au second rang et les émissions de variétés, au troisième.  

Les émissions en provenance des États-Unis diffusées par Radio-Canada et retransmises par les postes qui font l'objet de notre étude se composaient plus ou moins uniformément de théâtre, de comédies et variétés, de musique et de sports dans l'ordre indiqué. Le réseau français, dont nous avons déjà parlé, faisait exception.  

Si nous réunissons les données relatives au contenu des transcriptions américaines et des émissions américaines diffusées par les réseaux de Radio-Canada, si nous notons que tous les groupes sauf deux (groupes B du réseau transcanadien et groupe A

[537]

du réseau national), le pourcentage des transcriptions est beaucoup plus élevé que celui des émissions retransmises des réseaux de Radio-Canada, nous pourrions conclure que la musique populaire constitue la principale importation en provenance des États-Unis. Il faudrait une analyse beaucoup plus fouillée que celle que nous avons pu faire pour déterminer la proportion exacte des importations secondaires: théâtre, comédies et variétés, émissions religieuses, sports.

c)	Enregistrements et transcriptions.
(1)	Chacun des trois réseaux et chaque groupe de postes consacrent aux enregistrements et transcriptions un pourcentage de temps moindre durant la soirée que durant toute la journée.
(2)	La réduction le plus faible (5 p. 100) se présente chez les postes du groupe A de Radio-Canada (réseau transcanadien). Notons cependant que le pourcentage d'émissions enregistrées que comporte leur programme de toute la journée est inférieur de moitié à celui de tout autre groupe de postes.
(3)	Le pourcentage de réduction le plus élevé (20.6 p. 100) se trouve chez les postes privés du groupe A (réseau national). Notons cependant que, par contre, le programme de toute la journée comprend un très fort pourcentage d'enregistrements (64.2 p. 100).
(4)	Bien que le pourcentage des enregistrements et transcriptions soit partout plus bas durant la soirée dans tous les groupes de postes, les postes privés des groupes A et B (réseau transcanadien) et les postes privés du groupe A (réseau français) présentent durant la soirée un pourcentage plus élevé de transcriptions d'origine américaine que durant toute la journée. (Voir le tableau à la page 526).
d)	Émissions commanditées.
(1)	Sur les six groupes de postes examinés, quatre ont diffusé un pourcentage plus fort d'émissions commanditées durant la soirée, mais trois seulement de ces postes ont présenté une augmentation tant soit peu importante.

ÉMISSIONS COMMANDITÉES EXPRIMÉES EN POURCENTAGES (1) DES
HEURES TOTALES DE DIFFUSION (2) DE LA PÉRIODE COMPRISE ENTRE
6 ET 1l HEURES DU SOIR

[538]

ÉMISSIONS DE NOUVELLES ET DE DIVERTISSEMENT EXPRIMÉES EN POURCENTAGES DU TOTAL DES ÉMISSIONS COMMANDITÉES
6 À 11 HEURES DU SOIR

[539]

PARTIE II

CARACTÉRISTIQUES DES ÉMISSIONS DES POSTES PRIVÉS
NON AFFILIÉS

Les postes privés, non affiliés, ne jouissent ni des avantages du service d'émissions ni des revenus commerciaux dont bénéficient les postes affiliés aux réseaux que nous venons d'examiner. Aussi, à l'exception de trois postes (CFRB, CKAC, CKWC) affiliés à des réseaux américains, chacun des vingt-cinq postes qui feront l'objet de notre examen se distingue par la nécessité (1) de compter surtout sur les sources locales de revenus et (2) de servir, aux fins de la localité, de supplément ou de substitut au service d'émissions des réseaux. Ces postes ont donc l'occasion (sinon le devoir) de permettre à la vie de la localité de mieux manifester, ce qui semblerait être une caractéristique du service d'émissions à attendre de ces postes.  

Ces postes indépendants semblent se rapprocher surtout des postes du groupe B analysés ci-dessus, en ce que ceux-ci ne reçoivent pas d'émissions complémentaires des réseaux et qu'ils ne retransmettent les émissions commerciales des réseaux qu'à la demande (peu fréquente) des commanditaires.

Les vingt-cinq postes faisant l'objet de notre analyse représentent un échantillon généreux du groupe des postes privés non affiliés, dont le nombre total s'établit à trente-six .*

Ils comprennent un poste de 50,000 watts, un de 10,000 watts (de jour), quatre de 5,000 watts, huit de 1,000 watts et le reste de 250 watts.

Du point de vue de la situation géographique, ces postes s'étendent d'un océan à l'autre. Notre échantillon compte des postes des grandes et des petites villes. Les grandes villes desservies par des postes inclus dans notre échantillon comprennent Vancouver (deux postes), Winnipeg (un poste), Toronto (trois postes), Ottawa (un poste), Montréal (trois postes) et Québec (un poste).

Les heures de fonctionnement varient d'un maximum de vingt-quatre heures à un minimum de douze heures et quinze minutes par jour. La moyenne pour tous les postes s'établit à dix-sept heures par jour.

Trois des postes analysés sont affiliés à des réseaux américains.

*Voir “List of Broadcasting Stations in Canada in operation April 1, 1949 ”, Division de la radio, ministère des Transports.

^*Extrait de : Canada. Commission royale d'enquête sur l'avancement des arts, lettres et sciences au Canada. Rapport. Ottawa : Imprimeur du roi, 1951. Reproduit avec la permission du Bureau du Conseil privé.